Au bord d’une rivière, un scorpion demanda à une grenouille de s’allonger sur son dos pour se rendre sur l’autre berge. Devant les réticences de la grenouille, le scorpion expliqua que, s’il la piquait, ils couleraient ensemble. La grenouille accepta. Au milieu de la traversée, le scorpion piqua la grenouille. Celle-ci fut surprise par cet acte suicidaire. Le scorpion lui répondit benoîtement qu’il ne pouvait s’en empêcher, que c’était sa nature.

A force d’entendre parler d’immunité collective, nous en sommes devenus tous de fins connaisseurs. En fait, nous la cherchons, la poursuivons, la traquons sans interruption depuis deux ans, à la manière du philosophe grec Diogène qui arpentait les rues d’Athènes avec une lanterne, mais sans masque, en clamant : « Je cherche un homme ». Malgré tous ces efforts, nous ne la trouvons pas. Qui ne s’est pas rendu sur la page Wikipédia de cette notion centrale dans la pandémie actuelle afin de s’instruire ? Il s’agit du « phénomène par lequel la propagation d’une maladie contagieuse peut être enrayée dans une population si une certaine proportion des individus est immunisée ». Par exemple, pour la variole, le seuil d’immunité avoisine les 83-85 %. On voit que l’information est assez précise. En revanche, elle n’est pas réellement utile puisque la maladie a été éradiquée selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La symétrie avec le Covid est remarquable. Nous aimerions tant toucher du doigt son seuil d’immunité. Cela nous changerait la vie. Nous en sommes réduits à formuler des conjectures et, comme disent les paysans, quand le champ des possibles est large, le risque de se planter l’est également.
L’approche de l’immunité collective du Président Macron est, pour tout dire, incongrue puisqu’il se l’est appliquée à lui-même. Dans une longue partie de son mandat, il a distillé des petites phrases destinées à asticoter la population. Il serait fastidieux d’en dresser une liste exhaustive. Entre sa pique sur les « Gaulois réfractaires » et le « pognon de dingue » des aides sociales, son intention de faire bouger les lignes, de changer les mentalités, ressort parfaitement. Seulement, ces provocations n’ont pas eu l’effet escompté. Elles n’ont pas fait réfléchir mais ont suscité en réaction une levée de boucliers. L’homme a amorcé une esquisse de mea culpa tout en précisant que certains propos avaient été sortis de leur contexte. Puis le scorpion est redevenu scorpion. Pensait-il que les Français étaient vaccinés contre la litanie de ses saillies intempestives, que ses paroles bénéficiaient d’une forme d’immunité de groupe ? En tout cas, il n’en a rien été à moins que sa volonté d’emmerder les Français et sa déchéance de nationalité pour les irresponsables n’aient été un variant de l’espèce la plus virulente. Résultat : la discussion sur le sens du collectif est passée des non vaccinés au Président. Dommage.
Les plus de 5 millions de non vaccinés ne forment pas un bloc homogène. De cet ensemble, se distinguent notamment les « craintifs », on a moins de recul qu’avec une carabine, les « amoureux de la médecine par les plantes », on va bien inventer une tisane, les « conspirationnistes », on va nous planter une puce 5 G, sachant qu’il est possible d’appartenir à plusieurs de ces groupes en même temps : j’ai peur du manque de recul pour les puces 5 G, j’attends la sortie de la 6 G en buvant de la tisane. Ces individus ne sont assurément pas des moutons, encore moins des bœufs. Certains de leurs arguments méritent d’être entendus. Ainsi, les gens qui fument et se mettent en danger ne sont pas condamnés à payer leurs soins hospitaliers. Dans le même ordre d’idée, sans Covid, il est rare que les victimes de maladies contagieuses s’astreignent à des confinements. Vas-y que je te refile ma gastro ou mon angine : je ne vais tout de même pas louper cette soirée ! Tout le monde se fiche des porteurs asymptomatiques de la grippe, maladie dont le nombre annuel de morts est habituellement compris entre 20 000 et 30 000. Tout ceci est vrai et ne peut être écarté d’un revers de la main.
L’incohérence des mesures sanitaires sert aussi les sceptiques. La pratique du sport en intérieur est interdite au lycée, y compris le step, activité à distanciation sociale, alors qu’il est permis de faire du volley-ball en club, où les joueurs passent leur temps à se taper les mains et à se tripoter entre les points. Plus le coronavirus se diffuse et plus forte est la tentation de réguler les comportements. Peut-être pourrions-nous profiter de la moindre dangerosité d’Omicron pour changer de logiciel ? Plus de pass sanitaire ou vaccinal, plus de contrôle. Rien. Libres !!! Le Covid serait regardé comme une maladie classique. Un service lui serait dédié dans chaque hôpital. Les malades seraient soignés, cela dans la mesure des places disponibles. Parce que les antivaccins, qui se battent souvent pour les libertés publiques, conviendront que leur santé vaut autant, mais pas plus, que celle d’un malade du cœur ou des poumons. Et, en ce moment, ils passent avant les autres. Ce qui n’est pas juste. Bref, en attendant d’augmenter le nombre de lits dans le système hospitalier français, et ce n’est pas la tendance, il importe que les services redémarrent normalement. Selon l’OMS, la probabilité d’être atteint d’une forme grave du Covid dépend de la vaccination. Avec un nombre de lits cette fois limité, voyons comment les citoyens antivaccins se responsabiliseront… et, de cela, nous retirerons peut-être en sus une immunité de groupe. Fromage et dessert.
Maxime : (Jules Renard)
La meilleure santé,
C’est de ne pas sentir sa santé.
la varicelle maladie benigne en general avait ,selon nos grands parents la faculte de se transmettre surtout aux enfants en bas age par contact d’ou l’idee de mettre ensemble enfants malades et non atteints ce qui evitait a l’age adulte une atteinte plus lourde car en plus ce virus appartient a la meme famille que le zona qui peut se reveler plus pernicieux.Donc un test serologique determinerait s’il s’agit du variant Omicron plus contagieux mais moins grave d’ou l’idee de l’immunite collective en prenant le contre-pied denos gestes barrieres :tous ensemble youhe !!!!
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